Nous sommes en 2015 et le PMU a plus de 82 ans d'existence. Mais avant même la naissance du Pari Mutuel Urbain, dans les années 30, le pari hippique avait déjà une longue histoire. Retour sur la naissance du pari hippique en France, sur le concept du pari mutuel et l'avènement des courses hippiques.

Les débuts du pari mutuel

Tout commence en 1857 avec la naissance de l’hippodrome de Longchamp. Les spectateurs ne tardent pas à jouer sur les courses afin de donner du piment au spectacle. Rapidement deux types de paris font leur apparition : le pari « à la poule » (loterie) et le pari « au livre » (cote fixe). C’est alors qu’un immigré catalan du nom de Joseph Oller (1839-1922) entre en scène ! Choqué par les tricheries autour de ces paris, il décide de créer un système de jeu basé sur la mutualité où les gagnants se partagent l’argent des perdants. Le pari mutuel est né !

 

La loi du 2 juin 1891

Hélas peu de temps après, en 1874, un arrêté de la Cour d’Appel condamne les agences de pari mutuel pour tenue de maisons de jeu de hasard. La conséquence immédiate est la ruée des parieurs vers les bookmakers qui vont régner sur Paris pendant une vingtaine d’années.

 

Après des démêlés politiques et une longue période trouble où personne n’ose réellement se prononcer sur l’avenir du jeu en France, le 2 juin 1891, une loi est promulguée « ayant pour objet de réglementer l’autorisation et le fonctionnement des courses de chevaux ». A partir de ce jour, seul le pari mutuel est autorisé, le budget et les comptes de toute société de course sont soumis au contrôle de l’Etat.

 

La phrase d’Emile Riotteau reflète bien la volonté de rendre le pari hippique transparent : « L’important, c’est d’arrêter les abus et il est évident que, de tous les modes de paris, c’est le Pari Mutuel qui en présente le moins ; son avantage essentiel est d’être étranger à tout intérêt dans la course ».

 

Des hippodromes aux points de vente

Après la promulgation de la loi de 1891, le pari mutuel connaît un essor considérable mais reste confiné aux hippodromes. Ainsi ceux qui ne peuvent pas se rendre aux courses doivent soit s’abstenir de jouer, soit confier leur argent à des bookmakers souvent peu scrupuleux. L’élevage et l’Etat voient de confortables recettes leur échapper. Le 12 mars 1930, la loi de 1891 est légèrement modifiée afin de permettre la prise de parisen dehors des hippodromes.

 

Le Pari Mutuel Urbain naît le 2 mars 1931, à l’occasion d’une réunion de 7 courses… à Vincennes ! Son succès est immédiat et spectaculaire. Le PMU va alors se développer et proposer des formules de jeu toujours plus innovantes. En 1985, il devient un GIE(Groupement d’Intérêt Economique) géré par les sociétés de courses, sous la tutelle de l’Etat.

 

La filière hippique

Le PMU reverse l'intégralité de son résultat net aux Sociétés de Courses, soit 876 millions d'euros en 2011. L'entreprise contribue ainsi au dynamisme de la filière Cheval en France et la finance à hauteur de 80%. Ces rétributions permettent, entre autres, de financer les infrastructures hippiques, les hippodromes, les centres d’entraînement mais également de contribuer à l'essor des métiers de la filière cheval. En effet près de 75 000 personnes travaillent aujourd'hui en relation étroite avec la filière hippique : éleveurs, entraîneurs, jockeys, vétérinaires, maréchaux-ferrants, transporteurs...

 

En 2012, les gains des joueurs ont augmenté de 2,9% pour atteindre la somme record de 7,976 milliards d'euros, soit un taux de retour de 76%.

Avec plus de 200 hippodromes en France, des courses toujours plus nombreuses et des allocations alléchantes, le PMU contribue au dynamisme des courses hippiques à travers le Monde.